Plastic Dream



LE REPASSAGE DES SEINS



2015 - ...





Invité à rendre visite à une amie qui habite au Cameroun, j'ai commencé à  faire des recherches sur le web à propos du pays que j'allais découvrir durant mon voyage.

Ayant personnellement vécu une histoire maternelle un peu bousculée, je suis toujours curieux des histoires qui sont en lien avec la notion d'amour qui existe ou non entre les êtres humains.

Poussé par la curiosité et surpris de découvrir que presque personne ne parlait de cette pratique, j'ai fini par rencontrer un journaliste TV qui souhaitait travailler aussi sur ce sujet. Puis nous avons approché une association qui protège ces jeunes filles.


PLASTIC DREAM, interroge notre propre vision de la féminité face aux diverses tentatives de contrôles corporels, choisis ou subis par certaines jeunes femmes. Selon les cultures, les codes de la féminité diffèrent ! Si certaines pratiques tendent à rendre la femme aussi féminine que les codes culturels le prévoient, d'autres visent au contraire à retarder le passage de certaines jeunes filles au stade de jeunes femmes.

Ce travail, explore une pratique culturelle camerounaise : " le repassage des seins ". Ce repassage consiste à écraser la glande mammaire de jeunes filles ayant un développement pubère jugé trop précoce. Ce contrôle corporel est effectué par leur mère, grand-mère, tante ou encore guérisseuse, à l'aide d'objets chauffés sur le feu, détournés de la cuisine.

Cet acte entraine de véritables blessures physiques, psychologiques et même identitaires. Pourtant, paradoxalement, cet acte est avant tout un acte bienveillant, visant à protéger ces jeunes filles du regard des hommes, du viol, du mariage ou d’une grossesse précoce, et ainsi leur permettre de poursuivre leurs études.


Au fil des portraits, images et textes, et des objets, cette série entre alors intimement dans la dichotomie de ces femmes, dans leur rapport entre nature et culture, protection et conformisme, existence et oubli de soi.

Et c’est ainsi que ces seins, tant contrôlés que sacralisés, deviennent à la fois éternelle blessure et rêve de leur vie, pour une chirurgie plastique mammaire.

A l’instar des clichés féminins, ces photographies de femmes nues sous cadres noirs sont à première vue comme des bijoux précieux dans leurs écrins. Les textes, tels une plaque commémorative, gravés sur du métal avec de l’acide, viennent témoigner de leur intimité et refléter la blessure de leur féminité.





Travail en cours....

Ce projet est en cours, je dois retourner auprès des victimes et les aider avec ce projet, pour communiquer plus fortement en faisant une campagne d'affichage dans les rues, afin de porter le message au coeur de la société civile.

J'aimerais aussi rencontrer des artistes sculpteurs camerounais, leur proposer une collaboration pour travailler sur des cadres sculptés personnalisés de leur émotion masculine face au sujet, et ensuite, exposer les oeuvres dans des galeries d'art ou des foires d'art, afin de collecter des fonds en vendant les oeuvres, que je donnerai en partie à l'association RENATA à Yaoundé.